Armes illégales : enquête sur un trafic de grande ampleur
Les autorités françaises sont confrontées à une situation alarmante : environ 10 millions d’armes à feu illégales circulent actuellement sur le territoire, incluant des armes de guerre. Cette problématique a récemment fait la une des actualités, notamment en lien avec des règlements de comptes entre trafiquants de drogue. Comment ces armes parviennent-elles à entrer sur le sol français ? Quelles méthodes les douanes utilisent-elles pour les intercepter ? C’est ce que révèle l’enquête diffusée par TF1 INFO.
Dans la région parisienne, la violence liée à l’utilisation d’armes à feu est en forte hausse. Des scènes d’une brutalité sans précédent se multiplient, avec des individus armés de fusils d’assaut s’attaquant à des groupes de jeunes en pleine rue. Les armes de poing et les fusils d’assaut, exhibés sans vergogne par leurs propriétaires, soulèvent des questions quant à leur provenance et à l’organisation du trafic en France.
Les trafiquants utilisent des messageries chiffrées pour opérer en toute impunité. Certains comptes, que nos journalistes ont pu consulter, affichent des pratiques commerciales dignes des supermarchés du crime, avec des horaires d’ouverture et des stocks mis à jour quotidiennement. Par exemple, un revendeur propose des pistolets Glock à 1200 euros les deux, livrés avec chargeur et munitions, tandis qu’une autre offre des réductions pour les paiements en Bitcoin. Les trafiquants dissimulent souvent les armes dans des colis de matériel électronique pour éviter les contrôles.
Les douaniers, dont l’identité est protégée pour des raisons de sécurité, décrivent leur quotidien : entre 5 000 et 10 000 colis transitent chaque jour dans un centre postal. La provenance de certaines marchandises peut susciter des soupçons et mener à des saisies. Les armes sont souvent envoyées en petites parties, dissimulées dans des vêtements ou des appareils électroménagers. Parmi les saisies de l’année passée, on trouve des armes automatiques, interdites en France, telles que le Beretta 93R, un pistolet mitrailleur classé en catégorie A2, donc prohibé pour les civils.
En janvier dernier, une saisie spectaculaire a été réalisée grâce à la découverte d’un chargeur de Kalachnikov dans un colis. Les douaniers ont alors mis la main sur 47 armes, 111 chargeurs et 341 kg de munitions, stockés dans un appartement en région parisienne. En 2024, les douanes françaises ont saisi 881 armes à feu, soit une augmentation de 13 % par rapport à l’année précédente. Pour les armes de guerre, la hausse atteint 44 %, la majorité étant importée de l’étranger.
Les sources d’approvisionnement du marché illégal français proviennent principalement de conflits passés, tels que ceux des Balkans ou de l’ex-Yougoslavie. De plus, de nombreuses armes sont issues de cambriolages, que ce soit dans des domiciles privés ou dans des armureries. En effet, ces dernières ont été la cible de plusieurs braquages ces derniers mois, illustrant l’ampleur du phénomène.
Face à cette situation préoccupante, les autorités doivent intensifier leurs efforts pour endiguer ce fléau et protéger la population.