ENQUÊTE – Vin au verre, pinte de bière : tromperie sur la marchandise ?|TF1 INFO


ENQUÊTE – Vin au verre, pinte de bière : tromperie sur la marchandise ?

Dans un contexte où près de sept Français sur dix commandent régulièrement du vin au verre dans les restaurants ou bars, une enquête récente révèle d’inquiétantes pratiques de fraude. De nombreux établissements seraient impliqués dans des abus, en servant des boissons de qualité inférieure à celles commandées par les clients. C’est ce que mettent en lumière les journalistes Paul Gie, Sylvain Roland et Grégoire dans leur reportage diffusé au 20h de TF1.

Un ancien serveur, qui a travaillé deux ans dans des brasseries parisiennes, a accepté de témoigner anonymement. Il raconte les consignes surprenantes de ses anciens employeurs : « Quand on recevait un bon pour un vin blanc, on ouvrait directement le frigo, on prenait pas la bouteille et on remplissait directement avec le cubi pour pas que le client le voie », explique-t-il. Ainsi, un vin prestigieux vendu 7 euros le verre peut être remplacé par un vin bas de gamme, coûtant jusqu’à 20 fois moins cher.

Les abus ne se limitent pas aux vins. Les cocktails affichant des grandes marques d’alcool peuvent également être composés de produits de première prix. De même, pour les coupes de champagne, les clients se voient parfois servir du mousseux à la place du véritable champagne. Ces pratiques, bien que dénoncées, semblent être largement répandues, comme l’indiquent les dizaines de témoignages reçus à la suite d’un appel à témoins lancé sur Internet.

Dans le milieu de la restauration, certains patrons encourageraient même ces comportements. Un témoignage d’un serveur fait état de l’obligation de ramener les restes de bouteilles au bar pour en faire de nouvelles. Malgré la réglementation qui impose aux serveurs de servir le verre de vin devant le client, de nombreux consommateurs ignorent qu’ils peuvent se faire avoir, par manque de connaissances sur les produits.

Un syndicat de restaurateurs a tenté de minimiser l’ampleur de ces pratiques, affirmant qu’elles ne représentent qu’une minorité des établissements. Toutefois, les contrôles effectués par la répression des fraudes révèlent que les abus concernent tout type de structure, des grands hôtels parisiens aux restaurants de plage en Vendée.

Lors d’une inspection en Bourgogne, les contrôleurs ont vérifié les appellations affichées sur la carte des boissons. L’objectif est de s’assurer que les produits proposés correspondent bien à ceux servis aux clients. Si des fraudes intentionnelles sont avérées, les contrevenants encourent jusqu’à trois ans de prison et 300 000 euros d’amende.

Les arnaques ne se limitent pas aux boissons, mais s’étendent également aux quantités servies. Un influenceur spécialisé dans la bière a dénoncé des bars qui trichent sur le dosage des pintes, servant des verres plus petits que la contenance annoncée. Ainsi, un client pourrait payer pour une pinte de 50 cl alors qu’il en reçoit moins, se faisant flouer d’un quart de sa boisson.

Face à ces abus, les consommateurs sont encouragés à signaler toute fraude potentielle via le site dédié signalconso.g. Dans un secteur où la confiance est primordiale, il est essentiel pour les clients de rester vigilants et de s’assurer qu’ils reçoivent ce pour quoi ils ont payé.